Des conditions de vie plus difficiles pour les mères isolées – Insee

Source: Des conditions de vie plus difficiles pour les mères isolées – Insee Flash Hauts-de-France – 134

 

Un quart des familles avec au moins un enfant mineur sont monoparentales

Dans les Hauts-de-France comme au niveau national, les familles monoparentales représentent 17 % de l’ensemble des familles et près de 23 % des familles dont l’un
des enfants est mineur. En 2018, sur les 280 000 familles monoparentales de la région,
172 000 familles ont au moins un enfant mineur, totalisant 476 000 personnes. C’est
10 % de plus qu’il y a 10 ans, une évolution légèrement inférieure à la moyenne nationale
(+ 12 %).

Dans plus de 4 cas sur 5, les femmes sont à la tête des familles monoparentales

Dans les Hauts-de-France, 85 % des familles monoparentales avec enfants mineurs sont
composées de femmes qui vivent seules avec leurs enfants, pour un total de 146 000 familles
et 407 000 personnes. Elles représentent 19 % des familles avec enfants mineurs (figure 1), ce qui place la région en 5ᵉ position, derrière Provence-Alpes-Côte d’Azur, la
Corse, l’Occitanie et l’Île-de-France, mais loin devant les Pays-de-la-Loire ou la
Bretagne. Dans la région, les hommes dans la même situation ne forment que 3,5 % des
ménages, soit 26 000 familles et 69 000 personnes.


Graphique
Tableau

 

Figure 1Part de familles monoparentales composées de femmes avec enfants mineurs en 2018

en %

Part de familles monoparentales composées de femmes avec enfants mineurs en 2018 (en %) – Note de lecture : dans les Hauts-de-France, en 2018, les familles monoparentales composées
de mères qui vivent avec leurs enfants représentent 19,4 % des familles avec enfants
mineurs.
Région Part de familles monoparentales femmes Part de familles monoparentales hommes Part de familles avec un couple à leur tête
Pays de la Loire 15,4 3,7 80,8
Bretagne 16,3 4,2 79,5
Auvergne-Rhône-Alpes 17,1 4,0 78,9
Bourgogne-Franche-Comté 18,0 4,3 77,7
Centre-Val de Loire 18,1 4,0 77,9
Grand Est 18,5 3,9 77,6
Normandie 18,6 4,0 77,4
France métropolitaine 19,0 4,0 77,0
Nouvelle-Aquitaine 19,0 4,5 76,4
Hauts-de-France 19,4 3,5 77,1
Île-de-France 20,1 3,7 76,2
Occitanie 21,0 4,6 74,4
Corse 21,2 4,4 74,4
Provence-Alpes-Côte d’Azur 22,4 4,2 73,4
  • Note de lecture : dans les Hauts-de-France, en 2018, les familles monoparentales composées
    de mères qui vivent avec leurs enfants représentent 19,4 % des familles avec enfants
    mineurs.
  • Champ : familles avec enfants de 0 à 17 ans.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

Figure 1Part de familles monoparentales composées de femmes avec enfants mineurs en 2018

  • Note de lecture : dans les Hauts-de-France, en 2018, les familles monoparentales composées
    de mères qui vivent avec leurs enfants représentent 19,4 % des familles avec enfants
    mineurs.
  • Champ : familles avec enfants de 0 à 17 ans.
  • Source : Insee, recensement de la population 2018.

Même si le nombre de pères à la tête d’une famille monoparentale augmente beaucoup
plus rapidement entre 2008 et 2018 (+ 28 % dans la région contre + 8 % pour les mères),
ce modèle familial reste très minoritaire. De fait, ce sont les femmes qui obtiennent
le plus souvent la garde des enfants en cas de séparation. En outre, la part des pères
à la tête de familles monoparentales diminue avec le nombre d’enfants. Ainsi, les
hommes sont responsables de 17 % des familles monoparentales de 1 enfant et de 8 %
de celles de 4 enfants et plus.

Un niveau de vie moindre, un taux de pauvreté plus important

En 2018, dans les Hauts-de-France tout comme au niveau national, le niveau de vie des familles monoparentales est inférieur de 30 % à celui des couples avec enfants.
Avec 13 630 euros annuels, contre 19 920 euros pour les couples avec enfants (respectivement
15 040 euros contre 21 610 euros en France métropolitaine), les familles monoparentales
font souvent face à une situation économique dégradée, d’autant plus lorsqu’une femme
en a la charge.

Dans les Hauts-de-France, le niveau de vie médian des mères isolées s’élève ainsi
à 13 100 euros, soit 3 000 euros de moins que leurs homologues masculins. De fait,
49 % d’entre elles vivent en dessous du seuil de pauvreté, contre 33 % des hommes, soit 16 points d’écart. Les familles monoparentales sont
ainsi plus souvent touchées par la pauvreté que l’ensemble de la population régionale
(18 %). En France métropolitaine, 39 % des mères isolées et 28 % des pères sont en
situation de pauvreté, pour un écart de 11 points. En plus d’être la région de France
métropolitaine où le taux de pauvreté des familles monoparentales est le plus élevé,
les Hauts-de-France affichent l’écart de pauvreté entre mères et pères isolés le plus
prononcé.

De plus, le risque de pauvreté s’accroît avec le nombre d’enfants à charge. Plus de
82 % des femmes, qui élèvent seules 4 enfants et plus, vivent sous le seuil de pauvreté,
contre 75 % des hommes dans la même situation familiale (figure 2).

Lorsqu’elles élèvent seules leurs enfants, à peine deux tiers des femmes exercent
une activité professionnelle tandis que les trois quarts des hommes à la tête d’une
famille monoparentale ont un emploi. Plus souvent à temps partiel que les hommes (31 %
des femmes en emploi contre 7 %), elles sont également plus nombreuses à occuper des
emplois précaires. Ainsi, 20 % des mères ayant un emploi salarié ne travaillent pas
en CDI contre 10 % des pères. Enfin, plus d’un tiers de leurs revenus provient de
prestations sociales contre à peine 10 % chez les hommes.


Graphique
Tableau

 

Figure 2Taux de pauvreté des familles monoparentales avec enfants mineurs selon le sexe de
la personne de référence et le nombre d’enfants dans les Hauts-de-France

en %

Taux de pauvreté des familles monoparentales avec enfants mineurs selon le sexe de
la personne de référence et le nombre d’enfants dans les Hauts-de-France (en %) – Note de lecture : En 2018, dans les Hauts-de-France, le taux de pauvreté des familles
monoparentales avec 4 enfants et plus s’élève à 82 %, lorsque la personne de référence
est une femme contre 75 %, lorsqu’il s’agit d’un homme. Dans la région, le taux de
pauvreté toutes personnes confondues est de 18 %.
Femmes Hommes
1 enfant 39,5 27,4
2 enfants 51,9 44,5
3 enfants 66,2 58,9
4 enfants et plus 82,2 75,0
  • Note de lecture : En 2018, dans les Hauts-de-France, le taux de pauvreté des familles
    monoparentales avec 4 enfants et plus s’élève à 82 %, lorsque la personne de référence
    est une femme contre 75 %, lorsqu’il s’agit d’un homme. Dans la région, le taux de
    pauvreté toutes personnes confondues est de 18 %.
  • Champ : familles monoparentales avec enfants de 0 à 17 ans.
  • Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (FiLoSofi)
    2018.

Figure 2Taux de pauvreté des familles monoparentales avec enfants mineurs selon le sexe de
la personne de référence et le nombre d’enfants dans les Hauts-de-France

  • Note de lecture : En 2018, dans les Hauts-de-France, le taux de pauvreté des familles
    monoparentales avec 4 enfants et plus s’élève à 82 %, lorsque la personne de référence
    est une femme contre 75 %, lorsqu’il s’agit d’un homme. Dans la région, le taux de
    pauvreté toutes personnes confondues est de 18 %.
  • Champ : familles monoparentales avec enfants de 0 à 17 ans.
  • Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (FiLoSofi)
    2018.

Plus rarement propriétaires, les mères isolées vivent de surcroît dans des logements
souvent exigus

Les difficultés financières rendent les conditions de logement souvent plus précaires
pour les femmes que les hommes à la tête de familles monoparentales. Seul un quart
des mères qui élèvent seules leurs enfants sont propriétaires de leur logement, contre
près de la moitié des hommes dans la même situation, les couples avec enfants étant
quant à eux propriétaires de leur logement dans 7 cas sur 10. Majoritairement locataires,
près de 45 % des mères isolées vivent dans un logement appartenant au secteur social
contre 27 % pour les hommes et 17 % des couples avec enfants. Les femmes en situation
de monoparentalité habitent principalement en agglomération, le plus souvent dans
des unités urbaines de plus de 50 000 habitants (pour 66 % d’entre elles). Elles ne
sont que 12 % à vivre en milieu rural contre 20 % des pères isolés.

Dans les Hauts-de-France, près de 13 % des mères isolées habitent dans un logement dit « suroccupé », soit un point de plus que leurs homologues masculins (12 %). C’est deux fois plus
que les couples avec enfants pour lesquels cette part dépasse à peine 5 %. Pour autant,
la taille des logements de la région s’avère plus souvent adaptée qu’en France métropolitaine,
et même qu’en province, où les mères isolées vivent dans des logements suroccupés
dans respectivement 21 % et 15 % des cas.

 

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